Petit tour dans les Pyrénées ariégeoises

Petite boucle St-Girons - Tarascon en revenant par le Port de Lers

Après une longue pause sans randonnée, nous voici donc de retour pour une balade dans les Pyrénées Ariégeoises que nous ne connaissons presque pas. Nous devons être de retour à une heure raisonnable de l'après-midi donc nous partons à 8h de Mauvezin en direction de Samatan où nous prenons notre petit-déjeuner pour planifier la journée décidée la veille à 22h00 sans organisation.

Nous descendons donc vers l'Ariège en coupant par des routes secondaires qui passent par Montpézat (très beau panorama sur les Pyrénées), Pouy de Touges, Le Fousseret, Carbonne. Jusque là la route est correcte, elle tournicote gentiment sans surprise mais sans arrêt ce qui permet de prendre plaisir à arpenter cette portion qui suit les crêtes de colline offrant une belle vue sur le relief pyrénéen.

A partir de Cazères la route s'améliore et se met à tourner de plus en plus en s'approchant de Saint-Girons en passant par Sainte-Croix Volvestre. Depuis Samatan Philippe qui en marre de se faire déposer partout par une Ducati à le cul sur la merveille rouge afin de savoir si c'est un engin qui lui plairait. Arrivés à Saint-Girons nous reprenons nos ontures respectives après avoir échangés les impressions puisque je n'avais pas encore essayé la BMW en version libre. Philippe est déçu par la sportive et se rend à l'évidence que ce n'est pas une moto pour lui. Il trouve tout simplement le moteur fabuleux, mais les suspensions renvoient trop d'informations et il se sent trop mal à l'aise dans cette position sportive. De mon côté je suis surpris par la facilité de déhancher sur la BM, tous les mouvements se font en rondeur et je me surprends à sourire aux hurlements du 4 cylindres dans les tours. Là où les choses sont bien faites c'est que nous sommes tous les deux ravis par nos montures respectives!!

A Saint-Girons nous prenons la D618 qui mène à Tarascon et s'annonce sympathique à parcourir. Jusqu'à Massat la route est excellente et suit un cours d'eau engoncé entre deux montagnes au milieu des bois. La route touristique permettant de se détendre avant la tempête. Puis l'ascencion vers le Col de Port commence et la route devient étroite pour deux voitures, bosselée et les enchaînements de virage sont démoniaques.

Philippe est devant et bien décidé à me montrer son niveau de pilotage en déhanché. Pour le suivre dans ces enchaînements sinueux à l'extrême je ne déhanche pas et reste en seconde ce qui me permet de rester au contact. En effet, je vois Philippe devant moi déhanchant à tous les virages, sautant de sa selle sur les réaccélérations violentes dans les trous, rentrant même en travers façon Supermotard dans les virages. Ca y est c'est fait j'ai été obligé de me cracher dans les mains pour le suivre mais cette valeureuse 1098 a quand même suivie, pourtant les trous brouillent sacrément la vision et les calculs de trajectoires.

Nous arrivons au Col de Port, épuisés et essouflés par cette montée effrénée. Nous nous arrêtons donc pour reprendre des forces et profiter d'une très belle vue sur les montagnes du côté de l'Andorre.

Nous repartons une fois que les forces sont revenues avec pour mot d'ordre de calmer le jeu dans la descente. A la moitié nous nous arrêtons dans un restaurant au bord de la route pour profiter de la nature et ne pas déjeuner dans Tarascon au milieu de la foule de ce week-end noir sur les routes. Philippe repense à sa déception de l'essai de la matinée, car depuis 2 semaines il se sentait de plus en plus prêt à sauter le pas et acheter une sportive mais la désillusion est là car il est maintenant pratiquement persuadé que ce n'est pas pour lui.

Nous repartons avec notre dose d'enivrant permettant de moins freiner l'après-midi. A Tarascon nous tombons dans la foule annoncée à la radio mais heureusement nous tournons tout de suite vers Vicdessos, dans une route hors des grands itinéraires. La route est large, au bord d'une rivière et le bitume est neuf. L'arsouille est relancée pour UN virage de folie à l'entrée de Vicdessos négocié à l'arrachée.

Une forte alerte qui rompt les deux ans de "calme". Au cul de Philippe sur cette route et à une vitesse élevée, suite à un gros freinage on rentre dans la courbe, moto déjà très anguleuse, pour se rendre compte que la courbe referme fortement. Philippe prend les freins plein angle, je l'imite pour ne pas le percuter avec le frein avant, la roue avant se met à survirer et entre en glisse, le temps de relâcher Philippe est un peu plus loin me permettant de ne plus le percuter. Au moment où je relâche le frein je couche un peu plus la moto qui passe au ras des voitures à contresens pour m'extraire "sans problème" du virage comme une catapulte avec un angle de piste. Quand je disais à Philippe que nos motos nous pardonnaient tout, en voilà une bonne illustration. Le plus malheureux quand même c'est que ça ne me fait pas réellement peur, le palpitant est imperturbable et l'adrénaline aux abonnés absents.

A Vicdessos, ancienne ville de Pechiney Aluminium, nous bifurquons dans une route à une seule voie défoncée au milieu des bois qui mène à Aulus-les-Bains. Le parcours est agréable à basse vitesse nous profitons de la fraîcheur des sous-bois. Nous faisons une pause au Port de Lers pour une petite sieste d'un quart d'heure dans un cadre magnifique au pied du Pic de Girantès culminant à 2088m. Le décor est assez aride avec des rocailles orangées qui change des Hautes-Pyrénées.

A partir de là, la route s'élargit et retrouve des marquages au sol. Celle-ci redescend sur l'étang de Lers pour remonter vers le Col d'Agnes qui offre une vue unique que je ne peux vous présenter que partiellement dans mes clichés mais la vue vaut un détour.

 

Passés ce col nous coupons les moteurs pour redescendre la pente à 11% jusqu'à Aulus-les-Bains pendant 10 kms de dénivelés. La vue est vraiment époustouflante et le moteur éteint permet de pimenter la route lisse légèrement gravillonnée avec pour seul bruit l'air dans le casque. Doubler les touristes sans un bruit est très amusant, rien que pour l'expression du visage de ceux-ci. La pointe de vitesse s'établit à 105 kms/h pour ma part et procure de nouvelles sensations plaisantes.

Une fois à Aulus nous redescendons sur Saint-Girons par la vallée du Garbet dans une route de vallée à deux voies quasi plane et sans trous mais régulièrement courbée pour le décrassage.

A Saint-Girons nous reprenons a route du matin mais sur nos montures respectives pour le dernier baroud de la journée dans une arsouille où la performance est le seul but. Dans cette route plus large et plus lisse, je n'ai plus besoin de me cracher dans les mains pour suivre Philippe. Petit à petit la route présente des plaques de goudron noir lisse et fondu ce qui nous fait ralentir et finalement nous sauve de la maréchaussée qui faisait des contrôles d'identité et d'alcoolémie.

Au final nous avons fait 400 kms de belles routes avec des paysages des Pyrénées qui nous étaient inconnus et sans passer par des routes rébarbatives de par leur rectitude. En clair dans cette randonnée aucune portion de route n'est à changer ou éviter.

Comments

[Cha'Fan1098]

Oui effectivement la pirouette était folklorique et aurait pu se terminer un peu moins bien.
A bientôt pour la prochaine balade avec tes amis, on essaiera d'être bien plus cool, quoique si la Triumph se prend au jeu.

[Thibaut]

Je regrette de pas être venu !! Magnifique balade et très bonnes photos, les Pyrénées méritent bien ça !
J'avais pas mal tourné dans ce coin avec ma Bandit bleue, les routes sont pas en super état mais c'est ça la "vraie" montagne pastorale.

J'ai eu un peu peur en lisant "la roue avant se met à survirer et entre en glisse" pensant que quelques lignes plus loin j'allais entendre parler de gamelle mais non ... ! Gaffe quand même !

A+ sur la route !